C’est avec tristesse que nous vous communiquons un texte relatant la destruction des jardins de la Buisserate, et avec determination que nous vous assurons que la lutte continue!

Lundi 2 novembre au matin, le terrassement des jardins ouvriers de la Buisserate à Saint-Martin le Vinoux a commencé, à la demande d’Alpes Isère Habitat (ex Opac38). Un tractopelle est entré sur le lieu, a écrasé les cultures, détruit les cabanes et brisé les arbres fruitiers qui poussaient sur place depuis plus de 60 ans.

Très vite, quelques habitant.e.s et opposant.e.s au projet de construction se sont rassemblé.e.s autour des jardins pour protester contre leur destruction. La police n’a pas tardé à intervenir pour les disperser en distribuant plusieurs amendes pour « non respect du confinement ». En fin de matinée, une dizaine d’opposant.e.s ont été interpellé.e.s en essayant d’accrocher des banderoles face aux jardins. La réaction de la police a été à l’image de ce qu’elle a été ces derniers mois : brutale et arbitraire. Des personnes ont été gazées sans sommation, bousculées et plaquées contre les grilles. Après fouilles et premiers contrôles d’identité, 7 personnes ont été embarquées au commissariat pour vérification d’identité. Elles sont ressorties quelques heures plus tard avec un rappel à la loi.

Les jardins quant-à eux sont presque entièrement détruits. Ne restent que les bâtiments, qui seront détruits prochainement. Entre les parcelles de terres fertiles poussaient plus de 30 arbres fruitiers et une multitude de plantes. Une biodiversité unique dans la métropole. Ce beau jardin protégé de l’urbanisation, au milieu d’un quartier populaire avait été planté et entretenu par Raphaël, 96 ans, pendant les 60 dernières années. Il aura disparu en quelques heures, victime de la course au profit qui se joue dans la métropole « verte » et de l’aveuglement de quelques décideurs publics.

Alors que de plus en plus de personnes rejoignaient la lutte pour la préservation des jardins de la Buisserate, nous avons interpellé à plusieurs reprises les décideurs du projet immobilier, sans succès.

Il faut ici évoquer les responsables de ce désastre :

– Le maire de Saint Martin le Vinoux, Sylvain Laval, qui s’est toujours prononcé en faveur du projet immobilier depuis son élection. Mr Laval est également vice-président à Grenoble-Alpes-Métropole, en charge entres autres des « espaces publics ». Doit-on craindre un avenir métropolitain sous le signe de la bétonisation ?

– Le bailleur social Alpes Isère Habitat (ex OPAC38), qui a commandité le terrassement- Le promoteur Cogedim, qui est à l’origine de ce projet immobilier lucratif

– La Métropole de Grenoble, malgré sa communication en faveur d’un « développement durable », a soigneusement ignoré les alertes des habitant.e.s et des associations de protection de l’environnement mobilisées.

Par ailleurs, c’est le premier lundi après le début du confinement que les jardins sont brutalement détruits sans préavis et avec renforts de police. Le confinement apparaît comme une aubaine pour démarrer un projet controversé qui n’avait au départ fait l’objet d’aucune concertation avec les habitant.e.s. Nous sommes révolté.e.s par cet usage opportuniste du confinement pour étouffer les mobilisations populaires.

Nous nous inquiétons que la crise sanitaire devienne un prétexte pour museler la liberté d’expression et empêcher de porter des revendication dans l’espace public.Nous continuons la mobilisation et appelons à défendre toutes les terres cultivables menacées et à s’opposer aux projets destructeurs de l’environnement et de nos espaces de vie, dans la métropole et ailleurs.